À propos de la victoire de Kaïs Saïed aux présidentielles en Tunisie

À propos de la victoire de Kaïs Saïed au dépend de Nabil karoui aux présidentielles en Tunisie

Au risque de déplaire à plusieurs de mes frères & soeurs tunisiens, je suis dans l’obligation de rappeler ces quelques points:

Il n’y a aucun doute que l’élection de Kaïs Saïed est un moindre mal puisqu’il s’agit de la victoire du peuple sur l’élite corrompue, la victoire de la Révolution sur les vestiges de l’ancien régime dictatorial, la victoire des idéaux sur l’argent sale, la victoire de la jeunesse qui aime son pays sur les mafiosi qui le vendent à vil prix à l’Occident, la victoire des descendants d’Ibn Achour sur l’«élite» francophone & sioniste… Cependant, si cette victoire est celle de char3iyat addoustour (la légitimité de la constitution), elle n’est point celle de char3iyat achari3a (la légitimité de la législation divine)!
En un mot, la djahiliya oppressive & corrompue a été défaite par une djahiliya tolérante & incorruptible.

Certains répliqueront que c’est une étape nécessaire et qu’on ne peut pas passer directement du pouvoir du Taghout à celui d’Allah aza wa jal. Et c’est là encore où je suis en désaccord avec les partisans de l’étapisme: le courant laïc que représente Kaïs Saïed ne se voit pas comme une étape temporaire vers la souveraineté divine. Il se présente au contraire comme un projet de société définitif; un projet qui défend les libertés individuelles mais pas tawhid; un projet qui s’oppose à ce que le pouvoir -tout le pouvoir- soit uniquement pour le Seigneur de l’univers.

(40 :إن الحكم إلا لله أمر ألا تعبدوا إلا إياه ذلك الدين القيم ولكن أكثر الناس لا يعلمون ( يوسف…

«…Le pouvoir n’appartient qu’à Allah. Il vous a commandé de n’adorer que Lui. Telle est la religion droite; mais la plupart des gens ne savent pas.» (Sourate Youssouf: 40)

En fait, la laïcité défendue par le courant de Kaïs Saïed est une laïcité ouverte qui respecte la liberté de conscience et de religion mais qui veille à la séparation de l’État et de la religion. Là encore, les défaitistes crieront: N’est-ce pas mieux que rien?!
N’est-ce pas mieux que l’Égypte de Sissi ou la Syrie de l’après «Printemps arabe»?!
À ceux-là, permettez-moi de rappeler que le faux dilemme est un raisonnement fallacieux qui consiste à présenter uniquement deux solutions à un problème donné. Dans notre cas, la solution est clairement énoncée dans le Livre d’Allah, dans la sounna de son Messager & dans l’Histoire de la Oumma. Et si on ne la voit pas dans le réel, il est de notre devoir de la réaliser.
Dans l’accalmie qui se profile à l’horizon, l’heure est à la da3wa au tawhid et à la chari3a, chose qui ne sera pas facile dans cette Tunisie nouvelle qui aspire à devenir une autre Turquie prospère & partiellement islamique. C’est qu’il est plus aisé de convaincre le réfugié, le prisonnier & le déplacé que le jeune marié-employé qui a longtemps été célibataire-chômeur.
Qu’Allah aza wa jal protège nos frères & soeurs en Tunisie de la djahiliya portant les habits de la réforme et qu’Il les protège des partis et des groupuscules qui vont tout faire pour semer le désordre dans le pays!

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