Le populisme qui semble se propager de plus en plus en Occident n’est pas un phénomène à prendre à la légère.
Après les résultats de Brexit annoncés tragiquement par l’assassinat de la député travailliste Jo Cox et la candidature inévitable de Trump comme représentant du parti républicain à la présidence du pays le plus influent du globe, ce qui était un cauchemar appréhendé – mais peu probable et surtout assez lointain – semble s’imposer aujourd’hui comme un mouvement quasi-irréversible.
Le danger de ce nouveau populisme est qu’il s’apparente plus aux élites qu’au peuple. N’oublions pas que celui qui veut sauver le peuple aux États-Unis est un milliardaire reconnu pour être un requin de la business. On est loin des origines du populisme dans la Russie tsariste de la seconde moitié du 19e siècle où un groupe d’intellectuels avaient fondé un mouvement révolutionnaire se disant « populiste » pour défendre les droits des paysans.
Le populisme actuel est celui des élites capitalistes. Il se nourrit de la frustration du peuple face aux crises (économique, migratoires, politique…) et aux grands projets inachevés (indépendance, autonomie…).
Son succès repose sur cinq ingrédients:
1- Un grand projet de société irréalisable dans l’immédiat
2- Une crise (économique, identitaire, politique…)
3- Des masses déçues
4- Un leader charismatique capable de canaliser les frustrations
5- Un groupe cible minoritaire (Aujourd’hui: les musulmans)
Malheureusement, le triste constat qui s’impose est que l’heure n’est pas encore à la mobilisation et à la résistance face à cette victoire idéologique des forces obscures.
Aucun mouvement contestataire organisé n’est encore perceptible en Occident. Ni l’intelligentsia ni la société civile ni la minorité musulmane ne semblent réaliser le danger qui les guettent.